Rencontre entre archéologie antique et industrielle
Si le sanctuaire d’Hercule Vainqueur à Tivoli fut pendant longtemps un des lieux privilégiés des urbexeurs (explorateurs de lieux abandonnés), il est aujourd’hui ouvert au public, après d’importants travaux de restaurations effectués en 2008.
Construit au II siècle avant J.C. sur une immense terrasse et surplombant le fleuve Aniene, le sanctuaire se compose de portiques, d’un temple, ainsi que d’un théâtre. Les sanctuaires n’ont rien de nouveau, mais celui-ci avait la particularité de générer de colossales ressources ! Traversé par l’antique via Tiburtina, le sanctuaire accueillait sur un tronçon souterrain de plus de 100 mètres, de nombreuses boutiques et tavernes. Comme pour nos pèlerinages actuels, les enjeux économiques étaient présents, et l’on notait déjà à l’époque une dichotomie sacrée/profane qui s’insinuaient dans les pratiques pèlerines.
Ce lieu unique et singulier fut en constante mutation depuis des siècles, avec des reconversions qui furent parfois en totales oppositions avec sa fonction d’origine.
En effet, si le sanctuaire fut tout d’abord converti en église, les États Pontificaux l’utilisèrent bien plus tard pour produire des armes, telles que des armures ou de la poudre à canon. A certaines périodes le sanctuaire connu toutefois des jours plus calmes, notamment lorsqu’il fut utilisé pour la culture vivrière de plantes potagères et vinicole. Mais dès le XVI siècle le lieu devint un nouveau pôle industriel, pour finir par devenir en 1886 la première centrale hydroélectrique d’Italie.
Le passé industriel de ce sanctuaire, fait de ce site un excellent exemple d’archéologie industrielle.
Pour beaucoup d’entre vous, Tivoli est synonyme de fontaines. Et Effectivement, que vous soyez dans la villa Adrien, la villa d’Este ou mieux encore la villa Gregoriana, l’eau est omniprésente. Mais si empereurs et cardinaux ont su exploiter cette richesse en déployant leurs talents d’ingénierie hydraulique, le peuple aussi ! L’eau fut pendant des siècles le grand protagoniste de la ville, si bien qu’au XVIII siècle, c’est naturellement dans les vestiges de ce sanctuaire que furent installés des fabriques de papiers, l’eau étant un élément essentiel dans le processus de fabrication du papier, remplissant différentes fonctions tout au cours de la production.
Hélas, la visite du lieu ne permet pas aujourd’hui de bien appréhender toutes les phases successives et l’histoire tumultueuse du monument. Des efforts sont encore à faire afin de mieux valoriser ce patrimoine industriel. Néanmoins, je vous recommande vivement la découverte de ce lieu. Les passionnés de photographie y feront de magnifiques cliché. Les amateurs du patrimoine industriel y découvriront des lieux très subjectifs, pendant que les passionnés d’art visiteront le musée riche en sculptures antiques. Pour tous les autres, cette visite offrira en prime une imprenable vue sur la plaine, ainsi qu’une très agréable petite promenade dans la Tivoli médiévale.
Situé à quelques mètres de l’ancienne entrée principale de la Villa d’Este, je vous propose de découvrir le sanctuaire et la Villa, au cours d’une journée de visite à Tivoli. Pour plus d’informations sur la visite de la Villa d’Este, je vous invite à cliquer ici. Pour toute visite du sanctuaire, merci de me contacter.