Sacro Bosco di Bomarzo

Sacré bois !

« Je suis le Prince Pier Francesco Orsini, dit Vicino, nous sommes en 1550, je vis à Bomarzo, petit village perdu du Latium.
Je m’ennuie un peu dernièrement. Il n’y a pas encore d’autoroutes pour venir ici, encore moins de discothèques ou d’Ikea. Figurez-vous que je me lève ce matin et, comme chaque jour, je passe en revue mes dernières visions oniriques. Et vu ce que j’ai vu, je me dis, là Vivi c’est du lourd ! J’ai vu des monstres, une maison penchée, une tortue géante, des animaux exotiques, la femme du boulanger et mon relevé de compte. »

Ce dernier étant excellent, le Prince fait appel au grand architecte Pirro Ligorio afin de mettre en oeuvre ces visions délirantes, surréalistes et malgré tout dans l’air du temps de ce milieu de seizième siècle.
Par une chaude après-midi d’été, ils se retrouvent à la trattoria du village.

« Accroche-toi mon Pirro » dit le Prince « J’ai fait un rêve étrange cette nuit, c’est toi qui va construire mes visions ». Interloqué, l’architecte est tout ouïe.
« Je veux une trentaine de sculptures et de bâtiments dont un gars qui en écartèle un autre, deux sphinx, une divinité marine, une orque (ou un orque on peut dire les deux), une tortue, des chiens (avec trois têtes ce sera plus sympa, comme Cerbère), des ours (ça fera plaisir à la famille), un éléphant avec un romain dessus et un dessous, un cheval qui escalade un gros tas de cailloux et des lions. Puis tu vas me faire une maison qui penche que quand on rentre dedans, ça fait tourner la tête !  Ensuite, ajoute deux ou trois déesses, pas la voiture bien évidemment mais je pense plutôt à Proserpine ou Ceres ou les deux. Bien entendu ajoute un dieu, pour la parité, pourquoi pas Neptune.
Je pense aussi aux enfants qui viendront visiter le parc. On va bien leur faire peur !

Mets-moi du dragon attaqué par un lion, de la harpie avec une queue de sirène et puis aussi une bonne grosse tête de monstre et même, tiens, soyons fous ! Je veux qu’on puisse entrer dans la tête ! Je sais, c’est n’importe quoi, mais il faut qu’ils soient terrorisés ! Décore-moi tout ça avec des fruits géants, des pommes de pins ou autres, c’est toi qui voit.
Ah oui, j’oubliais. J’ai rêvé aussi de la boulangère, donc fais-moi une statue la représentant sous forme de nymphe. N’oublies pas de rajouter son petit chien qui veille sur elle, il est pénible mais ça lui fera plaisir.
Voilà, je crois que c’est tout, si tu penses à autre chose, tu me le rajoutes. »
« Mon cher Prince c’est magnifique, je me mets au travail tout de suite. Mais comment nommerez-vous ce parc ?»
« Et bien j’hésite, ce sera surement le bois sacré ou bien le parc des monstres. A moins que la Villa des merveilles soit peut-être plus vendeur ? Qu’en pensez-vous ? En tout cas n’oubliez pas de rajouter un bar, des toilettes et une boutique »

Julie doute quelque peu de l’authenticité de ce dialogue (entièrement inventé par elle), mais par contre, elle vous garantit une très agréable visite de ce jardin peu ordinaire. A une centaine de kilomètres de Rome, c’est une visite avec des enfants par excellence, elle est particulièrement recommandée l’été car le parcours se fait dans les bois. Si la visite est ludique, Julie vous propose aussi une visite enrichissante et instructive. En effet, de très nombreux artistes ont été inspirés par ce Parc, comme Niki de Saint Phalles ou encore le célèbre architecte Hector Guimard, maître de l’art déco et très connu pour ses entrées du métro parisien. Pour programmer votre visite guidée du Parc des Monstres, merci de me contacter.