Le columbarium: un monument cinéraire collectif

Le mot latin ‘ »colombarium » qui signifie « pigeonnier »,
désignait déjà sous l’antiquité un édifice sépulcral destiné au dépôt des urnes funéraires.
Il s’agissait d’une solution pratique et très répandue à Rome,
pour ceux qui n’avaient pas les moyens de se permettre un monument funéraire de grande envergure,
tout en recevant une sépulture décente. Comme aujourd’hui, nos ancêtres prévoyaient leurs obsèques
et chacun était libre de s’inscrire à une association funéraire par le biais d’une contribution,
afin que leurs cendres trouvent place dans une des multiples niches qui composent le colombarium.

Situé dans le Parc de la Via Latina, ce colombarium daté du Ier siècle ap J.C., et un des plus importants de Rome en raison de son excellent état de conservation et de la richesse de son programme iconographique.

Le colombarium de Pomponio Hylas tire son nom, non de son commanditaire, mais d’une épitaphe en mosaïque richement décorée de pâte de verre et de concrétions calcaires, à la manière des nymphées antiques. Différentes niches monumentalisées au moyen de colonnes et frontons, portent un décor de stucs polychromes et de fresques au contenu mythologique.

Ces scènes figuratives reflètent la catégorie sociale ainsi que le haut niveau d’instruction des défunts, d’autant que le commanditaire est lui-même représenté tenant un volumen* à la main.

La décoration picturale de cet hypogée est également symbolique. Une riche végétation, où se glissent de petits animaux, se développe sur toute la voûte. L’utilisation du thème de la fertilité de la nature était un procédé iconographique récurrent à l’époque d’Auguste (en témoignent les reliefs inférieurs de l’Ara Pacis), afin d’exprimer l’idée d’un âge d’or.

* Ancêtre du livre. Rouleau de papyrus ou de parchemin qui se déroule à l’horizontale et sur lequel le texte est écrit.